LIGUE DES CHAMPIONS - Quarts de finale aller

ILS SE CONNAISSENT TANT
Par Cédric ROUQUETTE


C'est un grand classique de la Ligue des champions : AC Milan - Bayern Munich, mardi (20h45), sera le seul quart de finale à mettre aux prises deux anciens vainqueurs. L'autre rencontre oppose deux spécialistes des dernières saisons. Le PSV Eindhoven reçoit Liverpool, contre qui il n'avait pas marqué en phase de poules (0-0, 2-0).

Willy Sagnol et le Bayern pour un classique à San Siro. (L'Equipe)



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MILAN - BAYERN : Le mythe du futur vainqueur a vécu
Au moment du tirage au sort, AC Milan - Bayern Munich s'était évidemment imposé comme le choc objectif de quarts de finale privés des têtes d'affiche attendues (Barcelone, Arsenal, Real Madrid, Lyon). Sur le coup, cela n'avait pas transcendé grand monde. Cette rencontre entre anciens vainqueurs, qui pèsent dix C1 à eux deux, sentait un peu le réchauffé. Pas besoin de chercher très loin : c'était un huitième de finale prolifique la saison passée (1-1, 4-1). A la veille de la rencontre, ce snobisme s'est estompé : Milan - Bayern est une affiche excitante. Certes, le mythe ''du futur vainqueur'' qui en faisait longtemps la spécificité a vécu : en 1968-1969, 1989-1990 et 2002-2003, le gagnant de ce duel remportait immanquablement le trophée. Ce quart de finale oppose quand même deux clubs dont la culture de la Ligue des champions est très forte et dont la réussite cette saison sera en grande partie évaluée au regard de leur parcours européen. Milan et Munich ont pour point commun de s'être comporté, en championnat, en-deça de leurs canons habituels. Ils courent le risque d'une ''simple'' qualification pour la Coupe de l'UEFA. Ce serait une humiliation pour deux équipes qui misent tout sur la C1 et l'ont clairement affirmé avant les huitièmes.

A ce jeu, Milan est l'équipe qui a le plus à perdre. Le club rossonero, vainqueur puis finaliste lors des deux dernières années impaires, vit qu'il le veuille ou non dans la nostalgie d'Andrei Chevtchenko, l'homme qui avait converti le penalty de la victoire finale en 2003. Même si Kakà est le meilleur buteur de la compétition (six buts, dont cinq à San Siro), l'AC Milan a un souci d'efficacité. Il a inscrit un seul but lors de ses quatre dernières rencontres de C1, durant le temps additionnel contre le Celtic (1-0). Ronaldo, seul buteur incontestable, n'est pas qualifié. Gilardino, son numéro deux, devance Inzaghi, Oliveira et Borriello dans la hiérarchie. Mais il court après une reconnaissance européenne que son unique but en Ligue des champions, sur dix-sept matches, ne lui a évidemment pas apportée. Le Bayern, sur un nuage après sa victoire contre Schalke (2-0), sait cependant que tout n'est pas gagné d'avance. Il a de mauvaises statistiques à l'extérieur et se méfie des répercussions que pourront avoir les suspensions de deux cadres, Kahn et Van Bommel. L'international Espoir Michael Rensing gardera le but.


PSV EINDHOVEN - LIVERPOOL, une autre forme de déjà-vu
Si la bataille tactique Ancelotti - Hitzfeld s'annonce fameuse, le duel entre le PSV Eindhoven et Liverpool, autrement dit entre Ronald Koeman et Rafael Benitez, sera aussi une autre curiosité majeure. Durant la phase de poules, l'Espagnol l'avait emporté (0-0 puis 2-0). Ce précédent conjugé à la forme poussive du club néerlandais, privé de ses meilleurs joueurs (Alex, A. Koné et peut-être Afellay) et de repères rassurants (mémorable déroute 1-5 contre l'Ajax...), a déjà convaincu l'Angleterre que les Reds avaient manche gagnée. La nette victoire devant Arsenal samedi (4-1), n'a refroidi personne, même si Crouch, auteur d'un triplé, devrait laisser la place à Bellamy et Kuyt en pointe. Benitez sait cependant qu'il va souffrir devant le savoir-faire de Koeman, dont ce sera déjà le troisième quart de finale de C1 avec un outsider, après l'Ajax en 2003 et le Benfica en 2006. C'est justement avec le club portugais, l'an passé, que l'entraîneur néerlandais avait réussi l'une des perfs qui le désignent comme un bourreau de club anglais. Il avait piloté l'élimination de Liverpool (0-1, 0-2), après avoir devancé Manchester United en phase de poules (2-1, 1-2) opération reconduite cette saison en huitième de finale contre Arsenal (1-0, 1-1).

Source : L'equipe.fr

LA ROMA N'A PEUR DE PERSONNE
Par Cédric ROUQUETTE


Après avoir éliminé Lyon, qu'elle tenait pour la meilleure équipe du tournoi, l'AS Roma ne fait aucun complexe à l'heure de recevoir Manchester United, tracassé par une infirmerie bondée. Chelsea - Valence s'annonce comme un match entre équipes jumelles (20h45).

Francesco Totti et Rome reçoivent Manchester United au Stade olympique. (L'Equipe)



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Les matches de mardi Mexès et Manchester Utd Chelsea presque au complet AS Roma : Chivu milieu ? MU : Saha finalement retenu

MANCHESTER peut rééditer l'exploit de 1999
Depuis que José Mourinho a imposé son savoir-faire au sommet de l'Europe en 2004 avec Porto, la question est rituelle chaque saison en Ligue des champions : qui sera le ''nouveau Porto'' ? Autrement dit : quelle équipe déjouera les pronostics devant les grosses écuries ? Lyon est un candidat perpétuel, mais doit attendre 2008. Liverpool a réussi le coup en 2005. Villarreal, voire Arsenal, y ont cru en 2006. Cette saison, toutes les pistes mènent à Rome, impressionnant vainqueur de Lyon en huitièmes de finale (0-0, 2-0). L'exceptionnelle qualité de jeu déployée à Gerland a fait de l'équipe italienne la curiosité de ces quarts de finale. Les joueurs, assurés de terminer deuxièmes de la Serie A, se sont convaincus que plus rien n'était impossible au moment de recevoir la légende Manchester United. L'équipe de Spalletti a tous les atouts : un style affirmé, un joueur hors norme (Totti), des champions du monde (Perrotta, De Rossi), des grognards (Panucci), de formidables talents en éclosion (Mexès, Chivu, Mancini, Tonetto), un public, et une faim de louve pour son premier quart de finale depuis 1984. «C'est une superbe satisfaction d'être dans le Top 8, mais on veut surtout continuer», résume Totti.

Or, si le match a déjà fait quelques étincelles (accrochages Totti - Ferguson, échanges de communiqués autour de la sécurité des supporters à Rome...), la Roma sait qu'elle ne sera pas tout à fait elle-même sans son milieu chilien Pizzarro et son latéral gauche Tonetto. Le premier est suspendu, l'autre blessé. Leur absence va obliger Spalletti à revoir tout son équilibre défensif côté gauche. Là où évoluera la tornade Cristiano Ronaldo, symbole du renouveau de MU cette saison. L'équipe d'Alex Ferguson est toujours en course pour un triplé sur le modèle de celui réussi en 1999. Leader en Angleterre, Manchester semble chercher un second souffle depuis de longues semaines sur le plan de la qualité de jeu. Mais ses limites du moment n'altèrent pas (encore) la qualité de ses résultats. Son onze-type sera encore plus modifié que celui de Rome (Vidic, Evra, G. Neville absents), mais sa profondeur de banc est incomparable. Manchester, éliminé en première phase la saison passée, poursuit cette saison une mission : se racheter un crédit international. Les Red Devils n'ont plus atteint les demi-finales depuis 2002 et n'étaient plus en quart depuis 2003.

CHELSEA - VALENCE, deux équipes jumelles
Valence, qui vit sur la nostalgie de ses deux finales perdues en 2000 et 2001, a un peu le même souci. Il y a forcément plus de modestie au moment d'aller à Stamford Bridge défier Chelsea, seule équipe capable de concurrencer Manchester en Angleterre, et candidat naturel pour un voyage à Athènes le 23 mai. Drogba, Chevtchenko, Lampard, Ballack et Makelele seront titulaires mercredi. Sans son meilleur buteur Morientes, blessé en sélection, Valence misera sur sa cohésion et un David Villa très en forme pour mériter la comparaison avec le double champion d'Angleterre. Au moment du tirage, l'affiche avait été saluée comme une rencontre entre deux équipes jumelles. L'équipe de Mourinho a sûrement été plus forte qu'aujourd'hui ces deux précédentes saisons. Mais à l'heure où le manager portugais est chahuté en interne par le trio Abramamovitch - Arnesen - de Vissier, ses joueurs montrent chaque semaine qu'ils sont prêts à se dépouiller pour installer l'idée qu'il doit rester. Avec ce résultat provisoire : Chelsea a gagné la Coupe de la Ligue et reste en lice pour un quadruplé unique, celui que seul le Celtic Glagow a réussi en 1967.

Source : L'equipe.fr