ITW de Sagnol :
« Willy Sagnol, comment appréciez-vous cette victoire en Lituanie (1-0) ?
La Lituanie avait fait match nul en Italie (1-1), c'est une équipe supérieure aux Iles Féroé et à la Géorgie, on savait que ce serait difficile. On a été servis. Pour notre troisième déplacement, c'était le troisième terrain exécrable. Les qualifications pour un Championnat d'Europe sont toujours difficiles, et ce n'est pas illogique puisque la phase finale est plus difficile qu'une Coupe du monde. Il y a eu certaines phases de jeu délicates, mais nous avons été solidaires et parfois talentueux. On a eu beaucoup de mérite.
Notamment celui d'avoir continué à pousser au moment où le 0-0 devenait dangereux...
Oui, car c'était un peu le même match qu'en Ecosse (défaite 0-1). Ces derniers mois, notre force, c'était notre jeu. Là, avec de nouveaux joueurs et un nouveau système, il a fallu s'adapter. On a eu peur à un moment (il se reprend), du moins, ça a dû traverser la tête de certains que ça pouvait évoluer comme le match de Glasgow. Je ne sais pas si l'Ecosse sera notre concurrent le plus redoutable. Je pense davantage à l'Italie ou l'Ukraine. Surtout l'Italie.
Quelle était l'idée de ce 4-3-3 ?
(Sourire). Ça correspondait aux sensations du sélectionneur. Vu le résultat, c'était une bonne idée, même si, avec trois milieux ayant le même profil et deux joueurs de couloir qui devaient rentrer dans l'axe, c'était différent de nos habitudes. Ça n'a pas dépaysé les Lyonnais. Moi, un peu plus, car je n'avais pas de joueur collé à la ligne devant moi, comme je l'aime. Cela dit, vu l'état du terrain, je ne suis pas sûr que ça aurait été bien.
Qu'avez-vous pensé du match de Nicolas Anelka ?
Pendant 70 minutes, il était un peu seul devant, mais il n'a pas renoncé, il est toujours resté disponible. Son but, c'est un peu celui de Henry en Irlande (1-0 à Dublin en septembre 2005, Coupe du monde). Il avait toujours deux ou trois défenseurs autour de lui et a fini par marquer le but décisif. Bravo, et surtout merci.
Et Lassana Diarra, plongé dans le grand bain dans un contexte difficile ?
Très bien, il n'a pas cherché à calculer. Il a fait abstraction du contexte, s'est montré précieux dans les duels au sol, où il a été comme à Chelsea, très présent. Les ballons récupérés, ça fait toujours du bien. Il était dans l'esprit de ce qu'on recherche.
Il n'y avait qu'un seul champion du monde au coup d'envoi, Thuram. Quelque chose est en train de changer ?
Parmi les blessés, Patrick (Vieira) et Thierry (Henry) ont été champions du monde. Il y a aussi David (Trezeguet), qui reviendra très rapidement. Ces trois joueurs peuvent amener de l'expérience. Mais il s'agit là de quatre joueurs sur quarante sélectionnables. Une page est tournée depuis la Coupe du monde, mais elle l'a été en douceur. Il n'y a pas eu d'incident sur le rendement de l'équipe de France. Ça avait été fait de façon trop maladroite après l'Euro 2004, quand cela répondait à un souhait des instances du football français, alors en pleine renégociation de certains droits. A mon avis, l'idée à ce moment était qu'il fallait redonner du sang neuf aux Bleus avec des joueurs du Championnat de France, selon le souhait de Frédéric Thiriez. Ça ne s'est pas très bien passé. Et puis, ma génération, celle de Gallas et Landreau, commence à pouvoir amener un peu d'expérience aux jeunes.
La suite des qualifications aura lieu les 2 et 6 juin contre l'Ukraine et la Géorgie, ce qui constitue un calendrier difficile. Y pensez-vous déjà ?
Non. D'abord il y a l'Autriche, mercredi. Et jeudi, on retournera tous dans nos clubs. Même si, contrairement aux autres années, il reste peu d'entre nous en Ligue des champions, on a des choses à jouer. On y pensera le moment venu.
Pourtant, au bout d'une saison longue, avec quasiment pas de préparation après la Coupe du monde, il y a un risque très important non ?
Pas du tout de préparation, en ce qui me concerne... On continuera à faire attention à tout ce qu'on fait, comme depuis le début de saison. Même si on n'est pas à 100%, on donne tout au moment où il le faut. Les deux matches ne sont pas dangereux. La motivation sera forcément là, mais il faudra surtout bien négocier les deux semaines avant le match, car nous aurons fini en club depuis un moment.»
http://www.lequipe.fr/Football/20070325_161054Dev.html
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Lun 26 Mar - 9:14
