Les Verts seraient-ils à l'aube d'une énième révolution ? A en croire les déclarations, publiques ou non, de certains joueurs cadres, la question mérite d'être posée. Il y a quelques semaines, déjà,
Zoumana Camara et
Ilan avaient laissé entendre qu'une qualification ou non en coupe d'Europe pourrait conditionner leur avenir en vert. Certains ont poussé le bouchon plus loin, officiellement pour d'autres raisons. A commencer par
Hérita Ilunga. «C
'est sans doute la fin d'un cycle, avait-il annoncé après la défaite à Valenciennes.
Maintenant comme on dit, lorsqu'on part de la maison il faut la laisser propre...». Cette semaine, le défenseur - dans l'attente d'une prolongation de contrat qui ne vient pas - a maintenu le flou entourant son avenir dans le Forez. «
Est-ce que Sochaux sera mon dernier match ? Au fond de moi j'espère pas. Je suis tellement bien ici ! Mais bon, si rien ne se passe dans les deux prochaines semaines, je dirai stop. Je veux être fixé. Je n'ai pas envie d'arriver en stage cet été en ne sachant pas si je serai encore là au mois d'août... ».
Convoité par plusieurs écuries françaises et étrangères, «
des pistes très intéressantes», l'international congolais doit encore un an de contrat à St-Etienne. Ceci dit, on imagine mal les dirigeants se séparer «gratuitement» de leur latéral gauche en juin 2008. Et comme les discussions sont au point mort depuis janvier... «
Hérita demande trop, quasiment le triple de son salaire», affirme un proche du dossier. «
C'est n'importe quoi, rétorque l'intéressé.
Quand on veut quelque chose on s'arrange et on le fait. Si ça ne se fait pas, c'est qu'ils (les dirigeants) ne veulent pas. (...) Ce qui me peine dans cette histoire, c'est que j'ai l'impression que les clubs intéressés me portent plus d'intérêt que mon propre club. Avec eux ça avance plus vite».
Ilunga et Sablé sur le départ ?Autre dossier devenu brûlant à quelques jours d'accueillir l'Olympique de Marseille, celui de
Julien Sablé. Le capitaine des Verts s'est confié jeudi 17 mai dans les colonnes du Progrès. Pour lui, «
cet ASSE-OM est encore plus particulier parce que c'est la fin de quelque chose. Je vais le jouer comme si c'était mon dernier match à Geoffroy Guichard, tout en sachant que je n'en ai vraiment pas envie (...) Mais cela fait douze ans que je suis ici. Les gens en ont un peu ras le bol de voir ma gueule (sic)». Très marqué durant l'hiver par les critiques de certains médias locaux, et déçu de ne pas avoir reçu le soutien escompté de la part du club, Julien Sablé ne mâche pas ses mots. «
Cette année, j'en ai pris pour mon grade. Qu'on ne vienne pas me parler de famille (...) Cette saison, la clé, c'était l'humain. On a failli dans ce domaine".
Après avoir précisé qu'il n'en voulait pas aux deux présidents, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer - "
les deux personnes que l'on peut le moins critiquer» - le joueur a clairement remis en cause les choix d'
Ivan Hasek : «
Christophe (Landrin) et moi étions très complémentaires au milieu. Je me demande pourquoi on a cassé un truc qui fonctionnait !». Plus on se rapproche de la fin de saison, plus il devient évident que l'entraîneur tchèque ne sera plus aux commandes la saison prochaine. Et ce en dépit des déclarations fracassantes il y a quelques jours de l'un de ses agents, pointant du doigt les conditions de travail de son client. Questionné ce jeudi sur son avenir, Ivan Hasek s'est montré évasif, comme à son habitude :«
il y a deux matches à jouer. C'est tout ce qui compte. Le reste, on verra après... ».
Julien GOURBEYRE (à Saint-Etienne)